Sorti en 1999 sur Playstation, SquareSoft a voulu contenter les fans de la première heure en proposant un épisode fidèle aux anciens jeux, suite aux critiques de Final Fantasy VIII.
Ce jeu est bourré de références aux précédents épisodes, tout a été fait pour reconquérir le coeur des fans.

Graphismes : 18/20
Nous avons affaire à un style très différent de celui de Final Fantasy 7 et 8. Les personnages adoptent le style chibi (ou super deformed), à savoir avec des proportions non réalistes. Le jeu ressemble davantage à un dessin animé, avec des personnages hauts en couleur, avec des allures humoristiques, on croirait presque qu'il a été inspiré par Dragon Ball (le héro a un queue et vient d'une autre planète, le chef des Tantalas ressemble à un animal comme le roi du monde dans DB).
L'univers est vraiment enchanteur, les décors sont détaillés, et plutôt bien animés.
Les effet visuels en combat sont très bien réalisés, avec pour bémol les couleurs de la transe, un peu trop roses à mon goût.
Le design des personnages est assez inégal, certains sont charismatiques, alors que d'autres ne ressemblent vraiment à rien, mais ce côté décalé est totalement assumé. De même les monstres sont aussi variés.

Scénario : 15/20
Après une cinématique nous présentant la princesse, dans un beau château, qui se réveille d'un rêve. Après avoir admiré les oiseaux on enchaine sur un bateau volant ou on fait connaissance avec le personnage principal, un voleur du nom de Djidane (vu qu'en version américaine il s'appelle Zidane on comprend vite pourquoi ils ont changé son nom en français). Ensuite on se lance dans une mission d'enlèvement de la princesse, mais au final elle nous demande elle-même de se faire enlever, ce qui bouscule les plans.
A mesure que le scénario avance on ne devine jamais ce qui va se passer, et on met du temps à comprendre ce qui se passe, même si l'identité du méchant est assez vite révélée. Les évènements s'enchainent, allant de surprise en surprise, et du coup on ne s'ennuie jamais. Le rythme est en dents de scie, parfois c'est détendu et parfois intense voire dramatique.
On peut reprocher parfois le style un peu enfantin du jeu, y compris du scénario, mais derrière ce style visiblement immature se cache plusieurs messages, tournants autour de la vie et la mort, l'amitié, la peur etc... Tout un ensemble de choses qui fait prendre sens du caractère de chaque personnage, qui est chacun représenté par une valeur qui lui est propre

Système de jeu : 14/20
Contrairement aux précédents épisodes on revient vers un système de jeu beaucoup plus classique, on doit acheter de l'équipement, ou de les trouver dans des coffres.
En plus de modifier les stats l'équipement permet d'utiliser et d'apprendre des compétences, qui s'utilisent ou qui s'équipent. Chaque compétence est utilisable si on a l'équipement correspondant ou si on a fini de l'apprendre. L'idéal étant bien sûr de tout apprendre. Les compétences s'équipent via des points qui s'acquièrent avec les niveaux.
Le système de combat s'appuie sur l'ATB (Active Time Battle), à savoir un semi temps réel, auquel on est habitué depuis Final Fantasy IV.
La transe s'obtient en encaissant des attaques, et se déclenche quand la jauge est pleine. Ensuite on peut utiliser les compétences de transe tant que la jauge n'est pas vide (elle se vide peu à peu à chaque action). A part pour Djidane il ne s'agit que de l'amélioration d'une compétence du personnage (plus de force, deux sorts par tour etc... Le déclenchement de la transe ne peut être evité, impossible de la garder en réserve pour un boss par exemple. Elle prend fin quand la jauge est vide, ou à la fin du combat.

Psychologie des personnages : 17/20
Chaque personnage est caractérisé par un trait de caractère qui lui est propre, au point même que les écrans d'introduction nous les rappelle avec une citation propre au personnage. La plupart d'entre-eux est profond et évolue à mesure de l'histoire. Quelques personnages font cependant exception, mais ce n'est pas la majorité. Même les PNJ ont fait l'objet d'un traitement soigné sur leur caractère, façon de parler et identité physique. On n'est (presque) jamais là à se dire qu'ils ne sont que des moyens de progresser, chacun a son importance pour le scénario.

Djidane Tribal
Solidarité « A-t-on besoin d'une raison pour sauver quelqu'un ? »

Djidane est le personnage principal. Ce voleur appartenant à la troupe des Tantalas est un jeune garçon séducteur qui tombe malgré lui sous le charme de la belle princesse Grenat. On se rend vite compte que c'est une personne au grand coeur et n'aime pas laisser quelqu'un en difficulté.
Djidane est aussi quelqu'un souffrant de ne pas connaître ses origines et ne sait pas expliquer pourquoi son apparence diffère de celle des autres. Il finira par obtenir les réponses qui lui feront un choc (mais j'évite le spoil !).
Bien que ce personnage soit profond et qui évolue un peu sur son rapport auprès des autres il est paradoxalement un des personnages qui évolue le moins sur sa personnalité, il reste fidèle à son style, sans jamais s'en éloigner.
Il demeure un personnage attachant, et comme lui on veut qu'il réussisse car il incarne la bonté.
Pureté « On m'appelle Princesse ... Mais je veux rester moi-même »

La princesse Grenat est une jeune princesse dévouée à sa mère la reine. Suite au décès de son père elle constate que sa mère a totalement changé de comportement, et voulant obtenir de l'aide de son oncle Cid elle décide de fuir, au même moment ou Cid a demandé à Djidane et ses potes de l'enlever. Ainsi commence son voyage qui dans son cas ressemble à un voyage initiatique, où elle découvre la vie ordinaire très différente de son quotidien.
Elle peut depuis toute petite invoquer des chimères, pouvoir convoité par sa mère. On apprend qu'elle est une orpheline qui a été adoptée par la famille royale d'Alexandrie. Je n'en dirai pas plus afin de ne pas tout raconter.
Sa personnalité évoluera au même titre que sa façon de parler, et elle se révèlera plus aventurière au lieu de se laisser protéger. Au début de l'aventure elle se comporte comme une princesse un peu trop gâtée mais s'adaptera rapidement.

Grenat di Alexandros

Adelbert Steiner
Dilemne « Est-ce vivre que de consacrer sa vie à autrui ? Qui m'apportera la réponse ...? »

Steiner est un chevalier au service de sa majesté la reine Branet, il lui est dévoué à elle comme à la princesse. Il se retrouve mêlé malgré lui à l'enlèvement et ne pense qu'à la ramener au château. En raison de sa droiture il ne supporte pas la présence de Djidane et ses potes en raison de leur statut de voleur.
Toutefois suite aux évènements il changera radicalement de comportement, sympathisera avec Djidane et respectera les Tantalas, voyant qu'il n'ont pas mauvais fond. Sa loyauté envers la princesse ne fléchira jamais et il obéit sans discuter à Grenat.
Sa rencontre avec Bibi est assez touchante, bien que ce dernier ne soit qu'un enfant Steiner lui voue un grand respect en raison de ses capacités puis pour sa volonté.
Bien qu'au début de l'aventure on le déteste et qu'on rigole des moqueries de Djidane à son égard il devient plus agréable quand il cesse d'être un pantin et qu'il commence à se rebeller un peu et de suivre sa propre voie.
Souffrance « Vivre, c'est prouver qu'on vit ...? »

Bibi est un personnage entouré de mystères, il ne ressemble à personne d'autre, maitrise la magie, et semble tout ignorer de la notion de vie et de mort.
Au début il est tout timide, trouillard et n'a aucune confiance en lui. Sa rencontre par hasard à l'enlèvement de Grenat changera sa vie à jamais. Sa rencontre avec Djidane et Steiner lui fera prendre conscience qui est bien plus fort qu'il ne le pense.
Les révélations sur ses origines l'affecteront profondément et il compte bien approfondir les recherches sur les raisons de son existance.
Il est sans conteste le personnage le plus attachant, voire le plus important du jeu. Ses réflexions sur les valeurs de la vie, de l'amitié, de l'entraide ou autre s'adressent à tout le groupe, ainsi qu'au joueur.
Il restera un petit garçon d'apparence innoffensif mais sera vite pris au sérieux par tous (sauf Tarask).

Bibi Orunitia

Freyja Crescent
Désespoir « Rien n'est plus douloureux que l'oubli ... »

Freyja est un chevalier Dragon originaire du royaume de Bloumecia. Suite au départ et de la prétendue mort de son amour maître Fratley elle quitte Bloumecia afin de partir à la recherche de la vérité. C'est une ancienne connaissance de Djidane et le retrouve par hasard à Lindblum. Le destin les a rejoins car c'est au même moment que le royaume de Bloumecia vient demander de l'aide à Lindblum. Quand on apprend que l'ennemi est en fait composé de mages noirs le groupe intervient accompagné de Freyja.
Bien que forte et sûre d'elle elle est rongée par ce passé et espère toujours retrouver son amour perdu. Quand elle le retrouvera amnésique sa peine n'en sera que renforcée. Après ça elle suivra le groupe par loyauté envers ses amis et aussi pour essayer de ne plus penser à ce qui la fait souffir.
Ce personnage n'évolue pas spécialement et n'est pas le plus attachant, et se fait bien vite oublier en combat. Elle fait plus pitié qu'autre chose.
Indulgence « Je fais ce que je veux. Ça te dérange ? »

Issue de la tribu des Kwe (quelle inspiration) c'est un personnage qui n'a qu'une chose en tête : MANGER !
Ce personnage étrange que ce soit par son aspect ou sa personnalité n'en fait toujours qu'à sa tête, est totalement exaspérante, au point même où le groupe la laisse en plan à plusieurs reprises.
Persuadée que suivre Djidane lui permettra de découvrir les mets les plus fin du monde elle prendra tous les risques pour le suivre et aussi le retrouver quand ils la laisse toute seule, ce qui prouve sa force aussi bien physique ou de caractère.
Malheureusement ce personnage est insipide, sans personnalité, totalement débile et pour finir sans le moindre intérêt scénaristique (hormis le fait que le père adoptif de Bibi vienne de la même tribu).
Ses compétences au combat basées sur les talents de l'ennemi (magie bleue) sont très efficaces, et c'est intéressant de l'avoir comme alliée.

Kweena Quen

Eiko Carol
Solitude « J'ai un sourire triste ? Euh oui ... »

Cette petite fille issue du village des invokeurs vie seule entourée de mogs depuis le décès de son grand-père. sa corne sur le front est la marque des invokeurs, et sert d'emetteur-récepteur afin de pouvoir communiquer avec les chimères. Elle ne se sépare jamais de Moug, un mog un peu différent des autres qui va se loger dans sa poche.
Ce personnage n'est pas très profond car n'a qu'une connaissance limitée du monde, vivre seule n'aide pas beaucoup.
Elle tombe vite amoureuse de Djidane mais compte tenu de leur grande différence d'age ce dernier ne s'intéresse pas du tout à elle, préférant Grenat.
Avec Bibi elle se retrouve cataloguée au rang de gamine par Tarask, et ne supporte pas être traitée comme tel.
En raison de ses capacités elle se rapproche de Grenat et voit en elle une rivale de coeur pour Djidane mais finira par abandonner l'idée.
Malgré son attitude un peu agaçante de fillette son coté mignion ressort et en fait un personnage attachant.
Orgueil « Mon désir ? Mes capacités ? Veux-tu que je te les montre à l'instant ? »

Tarask est un mercenaire envoyer par Branet pour récupérer le pendentif de Grenat et tuer Djidane.
Bien que fort et sûr de lui il est très loyal et déteste les techniques de fourbes et de lâches. Il défie donc Djidane dans un combat singulier, qu'il perdra. Ne comprenant pas pourquoi Djidane a voulu l'épargner il viendra demander à Djidane. Ce dernier l'invite en lui disant qu'il le comprendra peut-être en se battant à ses côtés.
Toujours à vouloir prouver sa supériorité il sera à plusieurs reprises exaspéré par le côté solidaire de Djidane et de sa volonté à toujours vouloir fonctionner en équipe. Son expérience dans le groupe lui montrera les raisons de sa défaite, bien qu'il ait eu du mal à l'admettre.
Il n'aime pas les faibles et les enfants car il considère qu'ils ne sont que des poids morts en combat.
Il est et restera quelqu'un orgueilleux assez insupportable, mais son côté badass a son charme.

Tarask Coral

Kuja
Personnage mystérieux et étonnament puissant il apparaît d'abord comme quelqu'un dont se sert la reine Branet pour parvenir à ses fins. Toutefois on découvrira qu'en réalité c'est plutôt l'inverse. Kuja utilise son influence pour pousser Branet à faire la guerre.
Il révèlera ses capacités au moment ou Branet cherche à le tuer en estimant ne plus avoir besoin de lui. Je ne rentrerai pas dans le détail sur les raisons de cette discorde ni les moyens employés afin de ne pas spoiler.
On découvrira qu'il a des liens avec plusieurs de nos héros, ce qui ne fera plaisir à personne.
Son but reste longtemps très flou et on ne sait pas ce qui le pousse à vouloir encore et toujours plus de puissance.
A terme on se rend compte que c'est un homme tourmenté qui n'accepte pas ce qu'on attend de lui. On finirait presque par avoir pitié de lui...

Musique : 19/20
La bande son de Final Fantasy IX est sans aucun doute une des meilleure que j'ai entendu. Elles collent parfaitement à l'action et on n'est pas tenté de baisser le son. Le seul regret vient du thème de combat, qui n'est pas la meilleure musique du jeu, et qu'on est souvent amené à entendre. Même en dehors du jeu la BO est très agréable à écouter.
Les effets sonores sont bons, rien à redire là dessus.

Durée de vie : 17/20
Ce jeu est assez long, pas forcément au niveau du scénario, mais les différentes quêtes annexes rajoutent de quoi faire. Si on veut affronter le dernier boss caché il faut mener à bien la quête du chocobo, qui est amusante bien que répétitive, plus la quête des fées, indispensable pour rendre le combat plus accessible.
Bien que ce jeu ne soit pas aussi long que les deux précédents ça reste tout à faire honorable.

Conclusion : 18/20
Final Fantasy IX est un magnifique jeu de rôle à l'ancienne qui a tous les atouts pour ravir les fans de la première heure. Scénario prenant, personnages attachants, graphismes enchanteurs et magnifiques.
Seul le système de jeu un peu simple comparé à Final Fantasy VII et VIII fait que le plaisir de jeu durera moins longtemps.
Quoiqu'il en soit ce jeu mérite amplement sa note.

Ce dragon n'a pas l'air content ! Des décors vraiment beaux Des cinématiques et des mélodies magnifiques